Arnaud Montebourg cherche à marier Bouygues Telecom
Il n'aura pas fallu beaucoup de temps au ministre Arnaud Montebourg pour réagir face aux révélations faites par le Figaro. En effet, suite aux informations publiées par quotidien soulignant que Bouygues Telecom pourrait supprimer près d'un quart de ses effectifs, Arnaud Montebourg a indiqué qu'il aimerait voir l'opérateur fusionner avec un autre acteur du domaine pour éviter ce type de scénario.
C'est en marge d'un déplacement dans une usine de Faverges, en Haute-Savoie, en compagnie de Manuel Valls que le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg a invité Bouygues Télécom à fusionner avec un autre opérateur de téléphonie mobile. Dans un entretien, le ministre a souligné qu'il était assez incroyable d'avoir des plans sociaux dans un secteur en croissance, faisant allusion aux rumeurs de suppression d'emploi rapporté par le Figaro. À noter que le Figaro avait indiqué que la suppression des postes dans la branche télécommunication de Bouygues pourrait concerner entre 1 500 et 2 000 postes sur les 9 000 postes que propose l'opérateur.
En proposant l'idée d'une fusion à Bouygues Telecom, Arnaud Montebourg espère faire d'une pierre deux coups, notamment en consolidant le marché des télécommunications en France et en préservant les emplois.
Un rapprochement avec Orange semble donc être impossible. Free est le seul opérateur en France qui pourrait trouver un accord.
La survie de Bouygues Telecom, passerait-elle par une fusion ou un rachat par Free ? Cette fusion serait un choix stratégique qui n'est pas en adéquation avec deux patrons qui se sont déclarés la guerre. L'intérêt pour Bouygues serait la possibilité de remonter ses tarifs et de ne pas être pris à la gorge face à deux autres géants Orange et SFR/numericable. De son côté, l'objectif de Xavier Niel est de ne pas s'arrêter en si bon chemin, et donc de continuer à rester le trublion du marché en cassant les prix. Si Free s'allient avec Bouygues Telecom, le marché repasserait à trois opérateurs et les factures pourraient à nouveau augmenter. C'est ce qu'il s'est passé en Autriche lors du passage de quatre à trois opérateurs, où le prix de certains forfaits ont augmenté jusqu'à 18,7 %, en seulement deux ans.
Rappelons surtout que Martin Bouygues et Xavier Niel ne sont pas en odeur de sainteté. Il reste aussi un problème de fond de la valorisation de ces deux opérateurs qui empêcherait une fusion à parité : Iliad (Free) avoisine les 11,6 milliards d'euros en Bourse quant à Bouygues Telecom, il est estimé entre 4 et 6 milliards d'euros. Cependant, les coups de théâtre sont toujours possibles ! En trois jours et trois nuits d'intenses négociations, Bouygues Telecom et Free étaient parvenus, dans la nuit de 8 et 9 mars dernier, à un accord aussi inattendu qu'historique.