Publié le  par La rédaction  | Mis à jour le

Bouygues Telecom et SFR s'apprêtent à vendre leur réseau d'antennes communes

Bouygues Telecom et SFR s'apprêtent à vendre leur réseau d'antennes communes

Bouygues Telecom et SFR ont officiellement engagé des négociations exclusives avec l’Américain Phoenix Tower International (PTI) en vue de la cession de leur société commune Infracos. Créée en 2014 pour mutualiser les infrastructures télécoms dans les zones moins denses de France, Infracos représente un actif stratégique composé d’environ 3 700 sites, baux et infrastructures passives. Si l’opération se confirme, elle pourrait rapporter jusqu’à 480 millions d’euros à SFR, et alléger la dette nette de Bouygues Telecom de 300 à 350 millions d’euros.

Infracos : un pilier du réseau mobile mutualisé en zones rurales

Fondée dans le cadre des accords dits « Crozon », Infracos a été créée pour répondre à un double enjeu : réduire les coûts d’implantation des réseaux mobiles en zones peu denses et améliorer la couverture réseau en milieu rural. Bouygues Telecom et SFR y détiennent chacun 50 % des parts depuis sa création.

La société gère aujourd’hui environ 3 700 sites, comprenant toits-terrasses et pylônes, sur lesquels reposent des antennes mobiles. Elle est propriétaire des baux et des infrastructures passives, qu’elle met à disposition des deux opérateurs via un contrat d’hébergement.

Phoenix Tower International en passe d’acquérir 100 % du capital

C’est Phoenix Tower International (PTI), opérateur américain spécialisé dans les infrastructures de téléphonie mobile, qui a été retenu à l’issue d’un appel d’offres compétitif. PTI n’est pas un inconnu dans l’écosystème français : partenaire de Bouygues Telecom depuis 2020, l’entreprise affiche une stratégie ambitieuse d’expansion en Europe et en Amérique latine.

L’opération porterait sur la totalité du capital et des droits de vote d’Infracos, conférant à PTI la pleine maîtrise de l’actif et de ses revenus locatifs associés. La transaction pourrait être valorisée entre 600 et 700 millions d’euros, selon des estimations de marché, bien qu’aucun chiffre officiel n’ait été confirmé par les parties.

Une opération financière et stratégique majeure

Pour Bouygues Telecom, cette cession s’inscrit dans une logique de gestion dynamique de ses infrastructures passives. L’opérateur estime que la transaction aura un impact positif sur son endettement financier net à hauteur de 300 à 350 millions d’euros, ce qui renforcera sa flexibilité financière et ses capacités d’investissement. Le groupe a clairement fait le choix de se recentrer sur son cœur de métier, à savoir l’exploitation de services mobiles et internet.

De son côté, Altice France, maison-mère de SFR, indique que cette vente devrait générer un produit brut de cession d’environ 480 millions d’euros, constituant une bouffée d’oxygène bienvenue pour un groupe régulièrement confronté à des tensions financières.

Calendrier réglementaire et conditions suspensives

La transaction reste conditionnée à plusieurs étapes réglementaires et juridiques. D’une part, les instances représentatives du personnel des deux opérateurs doivent être consultées, conformément au droit du travail français. D’autre part, la cession devra être approuvée par l’Autorité de la Concurrence, l’ARCEP (le régulateur des télécoms), ainsi que le Ministre chargé de l’Économie, en raison des règles encadrant les investissements étrangers dans les infrastructures sensibles.

La finalisation de l’opération est espérée d’ici la fin de l’année 2025, sous réserve de l’obtention de l’ensemble de ces autorisations.

Un tournant dans le paysage des télécoms français

La vente d’Infracos à un acteur international comme Phoenix Tower International illustre un mouvement plus large de désengagement progressif des opérateurs télécoms européens de leurs infrastructures passives. Cette tendance, observée dans plusieurs pays, vise à monétiser des actifs non stratégiques à court terme pour renforcer la compétitivité sur le marché des services.

Pour Phoenix Tower, cette acquisition représente une opportunité de taille pour renforcer sa présence en France, dans un contexte où la mutualisation des réseaux reste une priorité stratégique pour répondre aux exigences de couverture, de coûts et de décarbonation.

Vers un nouveau modèle d’exploitation des réseaux mobiles

Alors que la demande en connectivité ne cesse de croître, cette opération marque une étape-clé dans la transformation du modèle économique des télécoms français. En confiant la gestion de leurs infrastructures à des opérateurs spécialisés comme PTI, Bouygues Telecom et SFR font le pari d’un modèle plus souple, plus rentable et potentiellement plus performant à long terme.


 
 
 

 
 
 
 
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