Publié le  par Philippe  | Mis à jour le

Meta dit adieu à l'application Messenger : une page se tourne pour les utilisateurs

Meta dit adieu à l'application Messenger : place au tout-web

C’est la fin d’une ère pour des millions d’utilisateurs de Messenger sur ordinateur. Meta a officialisé la disparition prochaine de son application de messagerie pour macOS et Windows, marquant un virage stratégique vers une expérience désormais exclusivement basée sur le web. L’icône familière disparaîtra bientôt des docks et barres de tâches, emportant avec elle une décennie d’habitudes numériques.

Une disparition progressive mais inéluctable

L’annonce a pris la forme d’une notification sobre mais sans équivoque : dans 60 jours, les applications de bureau Messenger cesseront de fonctionner. Déjà retirée du Mac App Store et du Microsoft Store, l’application ne peut plus être téléchargée. Les utilisateurs encore actifs disposent d’un délai de deux mois avant que le logiciel ne soit définitivement bloqué. À l’ouverture, ils seront redirigés vers le site de Facebook ou Messenger.com, selon qu’ils utilisent la messagerie avec ou sans compte Facebook.

Ce « protocole d’extinction » s’inscrit dans une stratégie amorcée depuis septembre 2024, lorsque Meta avait tenté de remplacer l’application native par une version Progressive Web App (PWA). Mais l’expérience s’était révélée décevante : lenteurs, instabilités, déconnexions intempestives… Face au mécontentement, le groupe de Mark Zuckerberg a préféré trancher net.

Sauvegarder ses conversations : une étape indispensable

La fermeture du service ne se limite pas à un simple changement d’interface. Elle comporte un risque majeur : la perte totale de l’historique des discussions si les utilisateurs n’activent pas le « stockage sécurisé ». Meta recommande à chacun de vérifier ses paramètres de confidentialité avant la date butoir.

La procédure, détaillée sur la page d’aide officielle, impose d’activer manuellement l’option dans Paramètres > Confidentialité et sécurité > Discussions chiffrées de bout en bout, puis de créer un code PIN. Sans cette manipulation, les échanges stockés localement sur l’ordinateur seront effacés à la désactivation du client. Une mesure qui, malgré sa logique sécuritaire, ajoute une contrainte supplémentaire à cette migration forcée.

Une décision stratégique, pas un simple arrêt technique

En supprimant ses applications natives, Meta ne fait pas qu’alléger sa charge de maintenance. Le groupe poursuit un objectif clair : concentrer ses ressources sur un écosystème web unifié. La firme l’assume pleinement : moins d’applications à maintenir signifie davantage de moyens pour faire évoluer les versions web et mobiles, mais aussi pour renforcer la cohérence entre Messenger, WhatsApp, Instagram et Threads.

Ce recentrage s’inscrit dans une logique économique et technologique. Développer et mettre à jour des clients distincts pour macOS, Windows et mobile représente un coût important. À l’inverse, une application web unique permet de déployer simultanément de nouvelles fonctions à tous les utilisateurs, tout en maintenant une interface standardisée.

Pour Meta, l’enjeu est également marketing : sur le web, la messagerie s’intègre pleinement dans l’environnement Facebook, cœur du modèle économique de l’entreprise où publicité et collecte de données assurent l’essentiel des revenus.

Un choix à contre-courant du reste du marché

Si Meta opte pour la voie du tout-web, ses principaux concurrents persistent dans l’approche inverse. Slack, Discord, Signal ou encore Telegram continuent d’investir dans des applications de bureau performantes, plus stables et mieux intégrées aux systèmes d’exploitation. Ces solutions offrent des notifications natives, un confort d’usage sans distractions et une indépendance vis-à-vis du navigateur : autant d’avantages que les fidèles de Messenger perdront bientôt.

Cette divergence de stratégie révèle deux philosophies opposées : là où certains privilégient la performance et la proximité avec l’utilisateur, Meta fait le pari d’une centralisation totale de ses services au sein du navigateur. Une orientation qui pourrait, à terme, faciliter la convergence de ses plateformes de messagerie, mais qui laisse un goût amer aux utilisateurs attachés à leur confort quotidien.

Des alternatives simples… mais moins pratiques

Face à cette disparition, les utilisateurs n’ont désormais plus que deux solutions pour continuer à échanger sur ordinateur : se connecter à Messenger.com, qui reprend l’interface et les fonctions principales de l’application disparue, notamment les appels audio et vidéo, ou passer par Facebook.com, pour ceux qui préfèrent converser directement depuis le réseau social.

Les navigateurs modernes permettent aussi de créer un raccourci vers Messenger.com, transformant la page en pseudo-application s’ouvrant dans une fenêtre indépendante : un pis-aller qui imite partiellement l’expérience native.

Mais cette solution ne remplace pas totalement l’application d’origine : les notifications sont moins réactives, les performances dépendent du navigateur, et l’usage d’un onglet parmi d’autres multiplie les distractions.

Une transition forcée pour les utilisateurs

En pratique, la fermeture effective des applications Messenger pour Mac et Windows est prévue autour du 15 décembre 2025. À partir de cette date, toute tentative d’ouverture renverra automatiquement vers le web. Meta n’a communiqué aucun chiffre sur le nombre d’utilisateurs concernés, mais l’impact pourrait être massif : Messenger compte plus d’un milliard d’usagers actifs dans le monde, toutes plateformes confondues.

Pour beaucoup, cette disparition marque la fin d’une habitude de travail bien ancrée. L’application desktop permettait d’échanger rapidement sans garder Facebook ouvert, d’éviter les distractions, et d’utiliser des raccourcis clavier pour les appels ou les transferts de fichiers. Une simplicité que la version web, aussi complète soit-elle, ne reproduit pas entièrement.

Un tournant révélateur pour l’écosystème Meta

Au-delà de Messenger, cette décision illustre un mouvement plus large au sein de Meta. L’entreprise rationalise son portefeuille d’applications, mise sur des technologies transversales (web, IA générative, intégration entre ses messageries), et concentre ses efforts sur WhatsApp et Threads, dont la messagerie vient d’être déployée en Europe.

Dans cette vision à long terme, le web devient le centre névralgique des interactions sociales de Meta. Mais cette centralisation s’accompagne d’une uniformisation qui efface peu à peu les spécificités et la souplesse qui faisaient la richesse des expériences utilisateur distinctes.


 

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