Publié le  par Philippe

Ondes des téléphones : ce que révèle la nouvelle analyse de l'Anses

Ondes des téléphones : ce que révèle la nouvelle analyse de l'Anses

Les ondes de nos téléphones représentent-elles un risque pour notre santé ? La question revient régulièrement dans le débat public, surtout avec l’arrivée de nouvelles technologies comme la 5G. Pour y répondre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier de nouvelles analyses scientifiques. Verdict : les ondes des téléphones mobiles ne montrent toujours pas de lien prouvé avec l’apparition de cancers.

Cette mise à jour, centrée sur le risque de cancer, intervient alors que les usages numériques explosent et que la recherche s’est largement étoffée depuis les rapports de 2013 et 2016. Près d’un millier d’études supplémentaires ont en effet été menées dans le monde, enrichissant le socle scientifique disponible. Leur évaluation approfondie conduit pourtant à un résultat clair : aucun lien de cause à effet n’est établi entre l’exposition aux ondes essentiellement celles des téléphones mobiles  et l’apparition de cancers.

L’agence souligne toutefois la nécessité de rester vigilants, car les pratiques changent très vite et d’autres effets sanitaires, encore mal connus, émergent.

Un millier d’études passées au crible : un bilan toujours rassurant

Depuis plus de dix ans, la littérature scientifique s’est considérablement enrichie. Les nouvelles données incluent notamment de grandes études menées sur l’humain, comme Mobikids, mais aussi des travaux toxicologiques conduits dans le cadre du National Toxicology Program américain. Certaines recherches montrent des effets biologiques limités en laboratoire ou chez l’animal, mais ces signaux ne se traduisent pas en augmentation de cancers dans les populations humaines.

En croisant toutes les connaissances disponibles jusqu’en mai 2025, l’Anses réaffirme donc qu’aucune relation de cause à effet n’est démontrée. Cette conclusion reste néanmoins ouverte à de futures évolutions de la recherche, un changement de nos usages ou de nouvelles données pouvant, à terme, apporter un éclairage différent.

Une méthode d’analyse scientifique rigoureuse et transparente

Pour cette mise à jour, l’Agence s’est appuyée sur une démarche méthodologique inspirée des standards du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Sur près de mille études publiées, seules celles présentant une qualité scientifique irréprochable ont été retenues, soit environ 250 travaux couvrant des recherches sur l’humain, sur l’animal et au niveau cellulaire.

L’Anses a également ouvert le processus à une consultation publique en 2024, permettant aux chercheurs, institutions, associations et acteurs économiques de commenter les conclusions préliminaires. Une journée d’échanges a ensuite permis de présenter les apports de cette consultation et de répondre aux critiques, afin d’intégrer les précisions utiles au rapport final publié en novembre 2025.

Surveillance épidémiologique : l’Anses appelle à renforcer les moyens

Même si le risque de cancer n’est pas démontré, l’Agence estime essentiel de poursuivre et d’intensifier la surveillance scientifique. Elle invite à mieux suivre les expositions dans le temps, à affiner les données issues des registres de cancer, à consolider les grandes cohortes existantes comme COSMOS et à documenter de manière plus précise la manière dont les populations utilisent réellement les technologies sans fil.

Pour l’Anses, la progression très rapide des usages, l’évolution des technologies et la densification des réseaux imposent un suivi régulier et coordonné.

D’autres effets sanitaires pourraient émerger : la fertilité dans le viseur

Si aucun lien n’est établi avec le cancer, plusieurs études récentes suggèrent des effets potentiels sur la fertilité. Les connaissances actuelles ne permettent pas de conclure, mais l’Agence estime que la question mérite une expertise dédiée. En parallèle, d’autres travaux sont en cours, notamment sur le sommeil, les effets de la lumière bleue, la sédentarité et l’impact des usages numériques des adolescents. Une expertise complète sur les réseaux sociaux sera d’ailleurs publiée début 2026.

Une exposition qui change avec nos usages : plus de données, moins de voix

Le rapport rappelle que nos habitudes numériques ont profondément évolué. En 2025, presque tous les Français de plus de 12 ans possèdent un téléphone mobile et l’immense majorité un smartphone. L’usage du téléphone tenu à l’oreille se raréfie au profit du haut-parleur ou des oreillettes, ce qui réduit l’exposition directe de la tête. Mais dans le même temps, les usages data explosent : vidéos, réseaux sociaux, streaming, appels vidéo et travail collaboratif.

Ces nouvelles pratiques, combinées au déploiement massif de la 4G, de la 5G et à la densification des antennes, contribuent à une hausse progressive de l’exposition générale dans l’environnement, notamment dans les zones urbaines. C’est cette évolution rapide qui justifie un suivi permanent et une adaptation continue des recommandations.

L’Anses rappelle ses recommandations : un usage raisonné, surtout pour les enfants

L’agence invite une nouvelle fois à adopter un usage raisonné du téléphone mobile. L’idée n’est pas d’alerter, mais de rappeler que l’exposition peut être réduite facilement en choisissant de bonnes pratiques, en particulier pour les enfants dont les usages augmentent fortement et dont l’organisme est plus sensible. Favoriser les connexions de bonne qualité, privilégier les dispositifs permettant de garder le téléphone éloigné du corps ou réduire le temps d’utilisation sont autant de gestes simples qui contribuent à minimiser les expositions.

Cette approche s’inscrit dans une vision globale de la santé numérique, qui prend en compte non seulement les radiofréquences, mais aussi les effets liés au temps d’écran, à la sédentarité ou encore au sommeil.

Le nouveau rapport de l’Anses confirme que les ondes radiofréquences ne sont pas associées à un risque démontré de cancer. Mais les usages numériques évoluent si vite que la prudence reste de mise. En l’état des connaissances, l’enjeu n’est pas d’alerter la population, mais de suivre attentivement l’évolution scientifique et de promouvoir un usage raisonné, adapté et éclairé des technologies sans fil.


 
 
 

 
 
 
 
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