Qualcomm prépare déjà l'ère de la 6G : premiers smartphones attendus dès 2028

Alors que la 5G n’a pas encore atteint son plein potentiel, l’industrie se tourne déjà vers l’étape suivante. Lors de son Snapdragon Summit 2025, Qualcomm a confirmé que les premiers appareils compatibles avec la 6G pourraient voir le jour dès 2028, marquant le début d’une nouvelle phase dans l’évolution des télécommunications.
Un calendrier plus long que prévu
Traditionnellement, chaque génération de réseau mobile succède à la précédente en moyenne tous les huit ans. La 6G, elle, arrivera avec un léger retard : douze ans après les débuts commerciaux de la 5G en 2019. Des prototypes dits « pré-commerciaux » devraient être disponibles en 2028, mais la normalisation et le véritable déploiement grand public n’interviendraient pas avant 2030, selon Qualcomm.
Ce délai s’explique par la complexité technologique du nouveau standard, qui repose sur des bandes de fréquences bien plus élevées que celles utilisées actuellement.
Qu’apportera la 6G par rapport à la 5G ?
La 5G a déjà transformé l’expérience mobile en offrant débits plus rapides et latence réduite, mais la 6G promet un saut encore plus spectaculaire. Parmi les évolutions annoncées :
- Utilisation du spectre térahertz (THz), au-delà du gigahertz actuel, permettant des vitesses inédites.
- Bande passante démultipliée, facilitant le transfert massif de données.
- Réseau « intelligent », capable d’intégrer des données issues de capteurs et de s’adapter en temps réel aux usages.
- Déploiement d’applications inédites, allant des lunettes connectées de réalité augmentée aux objets intelligents miniaturisés comme les bagues électroniques, en passant par des systèmes dotés d’IA embarquée.
Un réseau pensé pour l’intelligence artificielle
La vision de Qualcomm repose sur une synergie entre cloud et edge computing :
- le cloud pour l’entraînement massif des modèles d’intelligence artificielle,
- les terminaux en périphérie pour le traitement instantané et contextuel des données.
Ce modèle hybride devrait permettre aux appareils de devenir de véritables agents autonomes, capables de dialoguer entre eux et de coopérer avec l’utilisateur dans des tâches complexes, comme l’organisation d’événements ou la gestion d’environnements connectés.
Un écosystème en gestation
Qualcomm n’est pas seul à travailler sur la 6G. Samsung, Nokia, Ericsson, Meta et plusieurs opérateurs internationaux participent à des initiatives comme le 6G Innovation Forum, piloté par Verizon, pour définir un standard global et bâtir un écosystème ouvert.
L’objectif est clair : harmoniser les efforts afin que la 6G puisse s’imposer à l’échelle mondiale, sans reproduire les fragmentations qui ont marqué certaines phases de la 4G et de la 5G.
Entre promesse et réalité
Si la 6G suscite déjà beaucoup d’attentes, certains observateurs restent prudents. La 5G, malgré son déploiement accéléré, n’a pas encore complètement convaincu le grand public, ses usages concrets restant limités au-delà du gain de vitesse. La 6G devra donc démontrer qu’elle peut créer de nouveaux services et expériences réellement utiles.
Pour l’heure, Qualcomm joue son rôle de locomotive, en préparant les premiers appareils expérimentaux d’ici 2028 et en fixant l’horizon de 2030 pour une adoption commerciale de masse.
Vers un monde hyperconnecté
Le passage à la 6G pourrait marquer une rupture majeure, avec l’apparition d’objets connectés autonomes, de réseaux auto-adaptatifs, et d’une intégration poussée de l’intelligence artificielle dans notre quotidien.
Mais une chose est sûre : l’industrie des télécoms n’attend pas. Après la 5G, dont l’adoption reste en cours, la marche forcée vers la 6G est déjà lancée. Qualcomm et ses partenaires entendent bien façonner cette prochaine révolution mobile.