Publié le  par La rédaction

Smartphones en voiture : une simple notification peut doubler votre risque d'accident

Smartphones en voiture : une simple notification peut doubler votre risque d'accident

À l’occasion des grands départs estivaux, l’association Assurance Prévention, en collaboration avec le centre d’expertise Calyxis et le fabricant de simulateurs Develter Innovation, dévoile les résultats d’une étude inédite en France sur l’impact des notifications push reçues sur smartphone pendant la conduite. Une enquête scientifique rigoureuse qui révèle une vérité inquiétante : même sans manipulation directe du téléphone, la réception de simples alertes sonores ou visuelles suffit à altérer la vigilance des automobilistes de façon significative.

Une expérimentation en immersion totale

L’étude s’est appuyée sur un protocole expérimental particulièrement précis. Vingt-quatre conducteurs, âgés de 18 à 60 ans, ont été invités à participer à des sessions de conduite sur simulateur immersif. Grâce à un équipement de pointe associant trois écrans panoramiques et un système d’eye-tracking de dernière génération, les chercheurs ont pu analyser en détail les mouvements oculaires, les réactions, les comportements et les prises de décision en situation de conduite.

Chaque participant a effectué trois parcours identiques de 30 minutes, composés de tronçons en ville, sur route départementale et sur autoroute. Ces trajets étaient volontairement ponctués de situations à risque comme des intersections avec non-respect de la priorité, des feux tricolores, des ralentissements soudains ou des stops inattendus. Les conditions variaient selon les séances : une première conduite sans smartphone, une deuxième avec le téléphone visible mais silencieux, et une troisième où les conducteurs recevaient, en temps réel, neuf vagues de notifications simulées.

La notification, un distracteur redoutablement efficace

Les résultats sont sans appel. Dès lors qu’une notification est reçue, le conducteur met en moyenne 12,7 secondes pour la traiter, partageant son attention entre l’écran du smartphone et la route. Ce temps de traitement, bien qu’il paraisse court, correspond à une distance parcourue de près de 460 mètres sur autoroute. Durant ce laps de temps, l’attention portée à l’environnement routier est sévèrement réduite. Le regard est principalement focalisé sur l’écran, au détriment des rétroviseurs, du compteur, de la circulation et des imprévus. Le cerveau entre dans un état de surcharge cognitive, ne pouvant plus gérer efficacement l’ensemble des sollicitations de la route.

La part de regard consacrée à la route passe de 89 % en conduite sans smartphone à seulement 79 % lorsqu’un téléphone est visible, et encore moins en cas de réception de notifications. Cela signifie que, même en l’absence d’interaction active, la simple présence du smartphone dans l’habitacle modifie le comportement visuel du conducteur, augmentant la fréquence des regards inutiles ou inopportuns.

Des risques d’accidents multipliés dans tous les contextes

L’étude révèle une augmentation très nette du nombre d’accidents dans les situations où des notifications sont reçues. Dans les scénarios urbains, les collisions sont 2,6 fois plus fréquentes. Sur route, le risque est accru de 70 %, tandis que sur autoroute, il est multiplié par deux. Une analyse plus fine montre que certains comportements dangereux sont directement corrélés à la fréquence des notifications reçues : un participant ayant grillé un feu rouge avait été sollicité 13 fois contre une moyenne de 7 pour les autres. Cela illustre à quel point notre attention est sensible à la moindre perturbation numérique.

Les séquences filmées par les caméras embarquées dans les simulateurs apportent un éclairage saisissant. On y voit des conducteurs dont les gestes deviennent hésitants, les trajectoires instables, et les réactions trop lentes face à des dangers imminents. Qu’ils soient absorbés par la lecture d’un message ou simplement dérangés par le signal sonore d’une alerte, leur conduite devient irrégulière et imprévisible. Les écarts de trajectoire, les oublis de clignotants ou encore les freinages tardifs en sont les manifestations les plus fréquentes.

La fluence cognitive, clé de compréhension du phénomène

Au cœur de cette problématique se trouve un concept psychologique peu connu du grand public : la fluence cognitive. Il s’agit de la capacité du cerveau à maintenir un état de concentration stable et anticipatif sur une tâche donnée. Lorsqu’une notification interrompt ce flux, l’esprit doit se reconfigurer pour revenir à la tâche initiale, un processus qui peut prendre jusqu’à une minute entière. Pendant cette phase de récupération, la vigilance reste partiellement altérée, exposant davantage le conducteur à l’imprévu. Pire encore, le cerveau d’un conducteur, entraîné au quotidien à être en attente de messages ou alertes, reste dans une posture de semi-disponibilité constante, incompatible avec les exigences d’attention qu’impose la conduite.

Un appel fort à la déconnexion au volant

Face à ces données, les partenaires de l’étude appellent à une prise de conscience collective. Le simple fait de poser son smartphone sur un support ne suffit pas à garantir la sécurité. Il est impératif d’éliminer la tentation et la perturbation à la source, en coupant totalement les notifications durant la conduite. Cela implique d’activer les modes « Ne pas déranger », d’utiliser des systèmes de blocage automatique ou, plus simplement, d’éteindre l’appareil. La technologie doit être au service de la sécurité, et non un facteur de risque permanent.

Assurance Prévention conclut cette étude en soulignant que le combat contre la distraction numérique est désormais un enjeu de sécurité routière à part entière. Alors que le smartphone s’est imposé comme un compagnon omniprésent dans nos vies, il est temps de rappeler que, sur la route, notre unique priorité doit rester la conduite.


 
 
 

 
 
 
 
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