Fin programmée de la 2G et de la 3G : des millions d'utilisateurs encore concernés

Trois décennies après leur déploiement, les réseaux 2G et 3G vivent leurs dernières années en France. Les opérateurs mobiles ont en effet planifié leur extinction progressive entre 2026 et 2029, au profit des technologies plus récentes 4G et 5G. Cette transition, qui doit permettre d’améliorer la qualité de service, de renforcer la sécurité et de réduire la consommation énergétique des réseaux, n’est pas sans conséquences pour des millions d’équipements encore dépendants de ces anciennes générations.
C’est dans ce contexte que l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) a décidé de mettre en place un observatoire trimestriel spécifique sur le suivi des cartes SIM fonctionnant uniquement sur 2G ou sur 2G/3G. Cet outil, présenté lors d’une rencontre organisée avec la Direction générale des entreprises, les opérateurs et plusieurs fédérations professionnelles, vise à mesurer l’ampleur de la transition et à accompagner au mieux les acteurs concernés.
5,9 millions de cartes SIM encore actives sur 2G et 3G/2G
Selon les données arrêtées au deuxième trimestre 2025, 5,9 millions de cartes SIM sont encore utilisées dans des terminaux limités à la 2G ou à la combinaison 2G/3G. Ce chiffre, bien qu’élevé, traduit une baisse d’environ un tiers en un an, signe que la migration vers les réseaux récents s’accélère.
Les données collectées auprès de Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR distinguent deux grandes catégories :
- Les terminaux destinés aux usages voix/SMS/internet mobile (téléphones portables et tablettes) : 2,7 millions de cartes SIM (45%), dont 1,6 million en 2G et 1,1 million en 2G/3G.
- Les équipements Machine to Machine (M2M), utilisés notamment dans la télésurveillance, les systèmes d’alarme ou de téléassistance : 3,2 millions de cartes SIM (55%), dont 1,2 million en 2G et 2 millions en 2G/3G.
À noter : le segment M2M, crucial pour de nombreux services de sécurité et d’assistance, enregistre une baisse de plus de 18% en six mois (entre décembre 2024 et juin 2025).
Une transition aux enjeux multiples
Si la décision des opérateurs de tourner la page de la 2G et de la 3G répond avant tout à des considérations techniques et énergétiques, elle soulève également des enjeux pratiques pour les utilisateurs et les entreprises. De nombreux équipements professionnels et grand public reposent encore sur ces réseaux anciens : téléphones mobiles basiques, téléalarmes d’ascenseurs, dispositifs de télésurveillance ou encore systèmes de téléassistance aux personnes fragiles.
L’arrêt programmé de ces technologies nécessite donc un travail d’anticipation et d’accompagnement afin d’éviter toute rupture de service. C’est précisément le rôle que souhaite jouer l’Arcep à travers ce nouvel observatoire, en mettant à disposition du public et des acteurs concernés des données régulières et transparentes sur l’évolution du parc.
L’Arcep vigilante sur l’accompagnement des clients
L’autorité insiste sur un point : les opérateurs doivent informer clairement et suffisamment en amont leurs clients encore équipés de terminaux ou de dispositifs reposant sur la 2G ou la 3G. Cette communication est jugée essentielle pour permettre à chacun de préparer la transition, que ce soit par le remplacement d’appareils ou par l’adaptation de solutions techniques.
En rendant publiques ces données trimestrielles, l’Arcep entend également évaluer l’efficacité des campagnes d’information et des actions de migration mises en place par Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR.
Une bascule inéluctable vers la 4G et la 5G
Avec un horizon fixé entre 2026 et 2029, la fin de la 2G et de la 3G en métropole marque une nouvelle étape dans l’histoire des télécommunications en France. Après avoir largement contribué à la démocratisation du mobile dans les années 1990 et 2000, ces réseaux laissent la place à des générations plus performantes et adaptées aux usages numériques actuels.
Mais pour que cette transition soit un succès, elle devra se faire sans laisser d’usagers ni de services essentiels sur le bord de la route. L’observatoire lancé par l’Arcep constitue un premier jalon essentiel dans ce suivi, à l’heure où près de six millions de cartes SIM demeurent encore dépendantes de technologies en voie de disparition.
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