Extinction de la 2G et de la 3G : le compte à rebours s'accélère

Alors que les opérateurs français ont fixé leurs calendriers pour l’arrêt complet de la 2G et de la 3G en métropole, la transition technologique entre dans une phase décisive. Pour suivre l’évolution de ce basculement, l’Arcep a mis en place en septembre 2025 un observatoire dédié aux cartes SIM encore actives dans des terminaux ne supportant que la 2G ou la combinaison 3G/2G. L’enjeu : mesurer l’impact des campagnes d’information menées par Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR, et observer l’ampleur du renouvellement des équipements vers la 4G et la 5G.
L’autorité de régulation publie aujourd’hui la deuxième édition de cet observatoire, qui dresse un état des lieux précis à fin septembre 2025. Si le mouvement de transition s’intensifie, plusieurs millions de cartes SIM demeurent encore actives dans des appareils qui ne seront bientôt plus connectés.
Une baisse globale de 4,8% en trois mois
Sur le seul troisième trimestre 2025, le nombre de cartes SIM actives dans des terminaux compatibles uniquement 2G ou 3G/2G a reculé de 285 000 unités. Le parc total s’élève désormais à 5,6 millions de cartes SIM en France métropolitaine.
Parmi elles, 2,6 millions sont utilisées dans des téléphones ou terminaux à usage voix, SMS ou internet mobile, tandis que 3 millions sont intégrées à des dispositifs de type Machine to Machine (MtoM), très présents dans l’industrie, les équipements connectés ou les objets professionnels.
La répartition illustre les derniers bastions technologiques : 1,6 million de SIM restent actives en 2G pure pour les usages mobiles classiques, 1 million en 3G/2G, et côté MtoM, 1,1 million de cartes fonctionnent encore en 2G seule, contre 1,9 million en 3G/2G.
Une décroissance appelée à s’accélérer à l’approche des coupures
Entre juin et septembre 2025, le parc 2G dédié aux usages voix/SMS/data a diminué de 4%. Du côté des usages MtoM, la tendance est encore plus marquée : le recul dépasse les 10% en un trimestre. Ce secteur sera l’un des plus touchés par les arrêts technologiques, certaines installations industrielles ou professionnelles utilisant encore des équipements anciens, parfois difficiles à remplacer rapidement.
Avec l’approche des échéances fixées par les opérateurs pour l’arrêt définitif de la 2G, puis de la 3G, l’Arcep s’attend à une intensification de cette transition. L’autorité insiste sur l’importance des actions proactives des opérateurs, qu’il s’agisse d’information, d’accompagnement, de remplacement de cartes SIM ou de renouvellement des terminaux compatibles 4G ou 5G.
Cartes SIM dans les terminaux voix/SMS/internet mobile
Le parc tombe à 2,6 millions d’unités
À fin septembre 2025, les terminaux mobiles compatibles uniquement avec la 2G ou la 3G/2G rassemblent encore 2,6 millions de cartes SIM, soit 3,3% du parc actif sur ce segment. Ces appareils représentent les restes d’un paysage technologique en voie de disparition, mais encore utilisé notamment par certains abonnés peu enclins au changement ou par des flottes professionnelles spécifiques.
En trois mois, les terminaux 2G seuls ont vu leur parc passer de 1,63 à 1,57 million d’unités, tandis que les terminaux 3G/2G reculent légèrement, de 1,07 à 1,05 million. Le mouvement reste graduel, mais constant.
Cartes SIM dans les services Machine to Machine
Un secteur encore largement dépendant des anciennes technologies
Dans le champ du Machine to Machine (hors cartes intégrées par les constructeurs automobiles), le parc atteint 3 millions de cartes SIM à fin septembre 2025, représentant 12,1% de l’ensemble des SIM MtoM en service.
La transition y est plus brutale : les équipements exclusivement 2G passent en trois mois de 1,22 à 1,09 million d’unités, soit une contraction de 10,4%. Les terminaux compatibles 3G/2G enregistrent eux aussi une baisse, passant de 1,97 à 1,90 million, soit un recul de 3,7%.
Si ces chiffres témoignent d’une dynamique enclenchée, ils rappellent également l’ampleur du chantier : des millions de capteurs, distributeurs automatiques, alarmes, bornes ou outils industriels devront basculer vers la 4G ou la 5G dans les prochains mois.
Une transition technologique stratégique pour la modernisation du réseau
L’arrêt des réseaux 2G et 3G, amorcé en Europe depuis plusieurs années, permet de réallouer les fréquences à des technologies plus performantes. En France, l’Arcep veille à ce que les opérateurs accompagnent efficacement leurs abonnés particuliers comme professionnels dans cette transition.
Les prochains trimestres seront décisifs. Au-delà d’un enjeu technique, il s’agit d’un véritable passage obligé pour garantir la continuité de service de millions d’appareils et assurer la modernisation durable du paysage mobile français.
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