Publié le  par Philippe

WhatsApp va s'ouvrir aux autres messageries : vous pourrez bientôt écrire à vos amis Signal ou Telegram depuis WhatsApp

WhatsApp va s'ouvrir aux autres messageries : vous pourrez bientôt écrire à vos amis Signal ou Telegram depuis WhatsApp

Sous la pression du Digital Markets Act, Meta déploie une évolution historique de WhatsApp.

L’application de messagerie la plus utilisée au monde expérimente désormais une ouverture à ses concurrentes, permettant d’échanger avec des utilisateurs d’autres plateformes. Une révolution encore timide, mais porteuse d’un profond changement dans la manière dont nous communiquons en ligne.

Une fonctionnalité inédite : parler au-delà de WhatsApp

Jusqu’ici, WhatsApp n’autorisait les échanges qu’entre utilisateurs de l’application elle-même. Désormais, Meta teste une fonctionnalité qui bouleverse cette règle : les discussions inter-applications. En clair, vous pourrez bientôt envoyer des messages, des photos, des vidéos, des enregistrements vocaux ou encore des documents à vos contacts utilisant d’autres messageries instantanées, sans jamais quitter WhatsApp.

Une option baptisée « Discussions tierces » est apparue dans la dernière version bêta de l’application Android (2.25.33.8). Accessible via Paramètres > Compte > Discussions tierces, elle permet d’activer manuellement cette compatibilité. L’utilisateur peut alors choisir d’afficher ces conversations au même endroit que ses chats habituels, ou dans une boîte de réception séparée, pensée pour isoler les échanges extérieurs.

Pour le moment, une seule messagerie est compatible : BirdyChat, une application encore méconnue. Mais Meta confirme qu’il s’agit d’un premier pas vers un écosystème beaucoup plus ouvert, où d’autres services comme Signal, Viber ou Messenger, pourraient être intégrés à l’avenir.

Une obligation européenne… devenue opportunité

Si Meta fait ce grand saut, ce n’est pas uniquement par altruisme technologique. L’entreprise de Mark Zuckerberg se conforme ici au Digital Markets Act (DMA), un texte européen majeur entré en vigueur en 2024. Ce règlement impose aux « contrôleurs d’accès », c’est-à-dire les grandes plateformes comme Apple, Google ou Meta, d’ouvrir leurs services afin de garantir la libre concurrence et l’interopérabilité.

Concrètement, WhatsApp doit permettre à d’autres messageries d’envoyer et de recevoir des messages avec ses utilisateurs, sous peine d’amendes pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires mondial. Une menace sérieuse pour Meta, qui ne pouvait se permettre d’ignorer Bruxelles.

Mais cette contrainte pourrait bien se transformer en atout : les utilisateurs européens seront les premiers à bénéficier de cette ouverture. Une situation plutôt rare, alors que le continent est souvent le dernier servi en matière d’innovations logicielles.

Confidentialité et sécurité : la grande équation de Meta

L’un des défis majeurs de cette interopérabilité est évidemment la sécurité des échanges. Meta promet que les discussions inter-applications respecteront les mêmes standards de chiffrement de bout en bout que les conversations classiques sur WhatsApp.

Dans les faits, seul le numéro de téléphone de l’utilisateur sera partagé entre plateformes, sans transmission d’autres données personnelles. Certaines fonctionnalités, en revanche, ne feront pas la transition : les statuts, les messages éphémères et les autocollants ne seront pas pris en charge pour l’instant.

La firme assure également que chaque service partenaire devra répondre à des critères stricts de confidentialité avant d’être accepté. Cette précaution vise à éviter les risques de failles ou d’usurpation d’identité entre services concurrents.

Une ouverture encore très limitée

Malgré ses promesses, la fonction reste embryonnaire. Pour l’instant, BirdyChat est la seule application tierce intégrée au système, ce qui limite fortement son utilité réelle. De plus, les groupes de discussion ne sont pas encore compatibles, et les notifications peuvent être configurées séparément, signe que le chantier technique est loin d’être achevé.

L’autre limite concerne les utilisateurs bloqués : une personne bloquée sur WhatsApp pourrait, en théorie, vous recontacter via une application tierce compatible. Meta prévient que les utilisateurs devront donc réitérer leurs blocages sur chaque plateforme interconnectée ce qui est d’ailleurs un détail qui pourrait en irriter plus d’un.

Un tournant stratégique pour Meta

En apparence, cette évolution répond à une contrainte réglementaire. En réalité, elle illustre une mutation stratégique profonde de Meta. En ouvrant WhatsApp, le groupe se positionne en acteur central de la communication numérique, capable de fédérer les autres messageries plutôt que de les exclure.

L’objectif est clair : faire de WhatsApp le point d’entrée universel des conversations numériques, à l’image de ce que Beeper ou Trillian tentaient autrefois d’accomplir. Une manière pour Meta de conserver le contrôle, même dans un environnement ouvert imposé par l’Europe.

Une petite révolution… à suivre de près

Si tout se déroule comme prévu, les utilisateurs européens pourront bientôt converser avec leurs contacts Signal, Telegram ou Messenger directement depuis WhatsApp. Une simplification bienvenue dans un écosystème fragmenté où chacun jongle entre plusieurs applications.

Il faudra encore déterminer quand et dans quelles conditions cette interopérabilité sera généralisée. Pour l’heure, la bêta est restreinte, la liste des plateformes compatibles incomplète et les tests techniques encore en cours. Mais une chose est sûre : le cloisonnement entre messageries vit ses dernières heures.

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